Collection Ehret

La collection de Jean-Marie Ehret (1949-1997) est entreposée au Museum de Dijon, aux bons soins de Monique Prost.  Photos octobre 2010.



Les 24 cartons d'Apions:

Le genre Catapion:

Le genre Hemitrichapion :

Le genre Ischnopterapion : 

Le genre Stenopterapion, Ischnopterapion :






RICHOUX Philippe, 1998 - In memoriam, JM Ehret (1949-1997) - Bull. mens. Soc. linn. Lyon, 1998, 67 (2)


IN MEMORIAM :

Jean-Marie. EHRET
(1949-1997)

Notre collègue Jean-Marie EHRET, entomologiste, nous a quittés fin novembre à l'âge de 48 ans.
Bien qu'il habitât en Saône-et-Loire, il était depuis de nombreuses années membre de notre Société et publiait régulièrement dans notre bulletin.
Naturaliste éclectique, très rapidement il se spécialisa dans les Coléoptères Curculionidae (les charançons) et tout particulièrement dans la sous-famille des Apioninae.
C'est ainsi qu'il présenta une thèse à l'Université de Dîjon en 1983 sur «les Apions de la région Bourgogne» et publia en 1990 dans notre bulletin son très important travail «Les Apions de France». Cette même année il recevra le prix PIC de la Société entomologique de France pour l'ensemble de ses travaux. Il fut animateur au Parc régional du Morvan, conservateur au Musée d'Autun et enfin enseignant en sciences naturelles à Châlon-sur-Saône et à Montchanin.
Sentant que la maladie l'empêchait de continuer ses recherches, il fit don de ses collections de Charançons (environ 60 cartons dont la moitié d’Apions) au Muséum d'histoire naturelle de Dijon qui la reçut officiellement quelques jours avant son décès.
Tout autre commentaire concernant ses collections et ses travaux serait superflu, Jean-Marie EHRET ayant rédigé un texte que nous publions ici même.
Nous garderons toujours un souvenir ému de notre collègue, de sa gentillesse et de sa compétence.

P. Richoux.

Passé, présent et devenir
d’une collection de Curculionidés...

].-M. Ehret

Depuis près de trente ans les Insectes occupent une grande part de mes loisirs. Ce sont les Reptiles, (via l'incompréhension parentale...) qui m'ont amené aux Insectes. Quand on est enfant et que les adultes ont la phobie des serpents, après plusieurs réprimandes il faut bien s'orienter dans une autre voie... Après avoir débuté, comme tout un chacun, sur les Coléoptères les plus spectaculaires, : Carabidae, Cerambycidae, Chrysomelidae..., (les Lépidoptères me semblaient trop fragiles !), je me suis assez vite spécialisé dans une famille assez complexe, les Curculionidae plus connus sous le nom vernaculaire de charançons, et plus particulièrement dans les Apioninae.

Pourquoi les Apions ? Je ne sais. Ce groupe est passionnant, mais la petite taille, le nombre d'espèces et leur ressemblance rebutent souvent l'entomologiste. Ces Apions, en tant que phytophages, m'ont engagé à mîntéresser à la botanique, puis à la géologie de terrain. L'entomologie peut être une Science de la Nature au sens large. 

Mais ces petites bêtes ont un gros défaut, leur taille. Les heures passées à la binoculaire ne font rien pour arranger l'œil, à tel point que plus le temps passe, plus l'examen des spécimens devient difficile. Ces problèmes de vision, additionnés à d'autres ennuis de santé, m'ont obligé à ralentir fortement mes activités  entomologiques. C'est pourquoi j’ai recherche un établissement public afin d'assurer la pérennité de ma collection tout en assurant la possibilité de poursuivre mes investigations et celles d'autres entomologistes par le biais de consultations, emprunts, etc. Mon choix s'est porté sur le Muséum de Dijon, suffisamment proche de mon domicile et dont je connais le sérieux. J'avais éliminé le Muséum d'Autun en raison d'un conflit qui m’a opposé à son conservateur et à la ville d’Autun.
Je souhaite que divers entomologistes étudient les divers charançons de mes boîtes, car elles renferment peut-être quelques captures intéressantes, par exemple :

- Curculio venosus Grav, capturé en juillet 1995 à 2550 m, sur un névé (environs de Grau Roig, Principat d’Andorra), endroit où ne pousse aucun chêne! Était-il en migration ? Toujours est-il que cet insecte est bon voilier pour franchir ainsi les Pyrénées.
- Peritelus susanae Seidl. (H. Pierotti det.), capturé aussi en juillet 1995 à Ispagnac (Lozère), sur buis, au bord du Tarn. Espèce nouvelle pour la France.

Il reste encore beaucoup à étudier et j'espère que bientôt quelques passionnés des Apioninae continueront ; les pistes sont nombreuses, par exemple :
- Le groupe d'espèces incluses sous le nom Oxystoma (Eutrichapion) viviae (Paykull, 1800) dont j'ai séparé une espèce jumelle (voisini Ehret, 1997) et qui, j'en suis certain, en renferme d'autres, dont alaskanum (Fall, 1926) pour laquelle je ne crois pas en sa synonymie avec viciae !
- Oxystoma (Mesotrichapion) punctirostre (Gyllenhal, 1839) dont deux espèces distinctes sont très certainement confondues : l'une d'altitude, l'autre de plaine.
- Sans oublier les Exapion, Lepidapion, Squamapion, etc.

TYPES DÉPOSÉS AU MUSÉUM DE DIJON :
Apion tempereanum Ehret, 1991 : 8 paratypes (♂♂ et ♀♀)
Apion plumbeomicans pericarti Ehret, 1991 : 3 paratypes (♂ et ♀♀)
Aspidapion acerifoliae Suppantschitsch, 1996 : 2 paratypes (♂ et ♀)
Metapion korotyaevi Schön, 1988 : 1 paratype (♀)
Oxystoma (Eutrichapion) voisini Ehret, 1997 : 6 paratypes (♂♂ et ♀♀)
Phrissotrichum joannium Ehret, 1997 : 1 holotype (♂), 1 allotype (♀), 3 paratypes (♀♀et ♂)
Pseudaplemonus limonii salarius Ehret, 1997 : 1 holotype (♂), 1 allotype, (♀),  6 paratypes (♀♀ et ♂♂)
Pseudomeira alonsoi Bello & Pierotti : 1 paratype
Pseudomeira lucana Bello & Pierotti, 1992 : 2 paratypes.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire